la Croix de Provence par l’arête sud-ouest

(ascension du 27 octobre 2001)

 

 

Le départ

La marche d’approche

La voie des moussaillons

L’arête du Jardin

L’arête sud-ouest de la Croix

 

 

 

Le départ

Il est 8h45. J’essaie péniblement de réveiller Pierre-Yves. Vivement le décalage horaire qu’on puisse décaler notre rythme de vie qui fait qu’on s’habitue à se coucher toujours un peu plus tard sans toutefois se lever plus tard. Un petit tour à la boulangerie du coin pour le casse-croûte du midi et c’est parti pour la Sainte Victoire. En route Pierre-Yves prend connaissance du topo, qui paraît  sans grande difficulté.

La marche d’approche

Il est 10h45 à la voiture quand nous nous lançons sur les terres rouges de la Sainte Victoire. Le temps est nuageux, brumeux, il y a de l’humidité dans l’air. Nous croisons quelques randonneurs qui nous saluent : dans ce massif les bonnes habitudes ne sont pas perdues. Ayant déjà fait les Moussaillons je n’ai aucune difficulté à retrouver le départ de la voie. Nous discutons peu car le temps est incertain et je sais que la journée sera longue. Nous nous équipons et sommes prêts à attaquer à 11h30.

 

La voie des moussaillons

J’attaque la première longueur. Une sangle pendouille à 5m au-dessus du sol. Elle n’est pas difficile à atteindre, mais pour celui qui fait la voie pour la première fois il n’est pas évident de se lancer sur cette dalle rouge compacte sans cet indice : pourtant régulièrement des « commandos » s’amusent à déséquiper certaines voies des calanques et de la Sainte Victoire pour « conserver le caractère originel » de la voie. Un peu au-dessus se trouve un vieux piton au niveau du pas de IVsup. Et trois mètres au-dessus une bonne nouvelle : un piton tout brillant se trouve là : c’est de bonne augure pour la suite. Je traverse ensuite sur la gauche pour trouver le relais équipé de trois pitons. La deuxième longueur c’est tout droit, je tombe sur un piton, j’en vois un autre à gauche dans une fissure mangée par la végétation, je me dis que c’est une erreur et je continue tout droit car c’est facile. J’enchaîne avec la troisième longueur (II) et tombe sur un relais à toute épreuve (piton + spit). La quatrième longueur se prête bien à la pose de coinceurs et friends, ça tombe bien il n’y a pas de points. La cinquième et sixième longueur présentent quelques pitons ici et là, le sixième relais se fait autour d’un arbre. Pour la dernière longueur de sortie il n’y a pas de points mais il y a visiblement plusieurs possibilités, soit tout droit, soit en contournant à gauche.

 

L’arête du Jardin

Depuis la sortie de la voie des moussaillons on distingue parfaitement l’arête du Jardin et l’arête sud-ouest de la Croix. Je ne peux pas expliquer que l’an dernier je me sois trompé d’arête avec Manu et que j’ai fini sous la brèche des Moines ! Cette fois-ci je suis attentif à l’itinéraire et après avoir traversé une centaine de mètres à gauche, nous franchissons une petite barre rocheuse par son point faible évident et quelques mètres au-dessus nous sommes au pied de l’arête du Jardin (cairn). L’arête du Jardin n’est pas franchement très excitante, cette voie est indiquée parce que c’est le chemin d’accès à l’arête sud-ouest de la Croix. Je choisis donc de contourner par un sentier sur la gauche le premier ressaut. Nous nous encordons pour le deuxième ressaut. Après être monté quelques mètres je découvre un piton au milieu d’une dalle lisse : je ne pensais pas trouver d’équipement. Puis sur la droite j’en vois un autre qui contourne l’arête. Je vais l’atteindre, et là je découvre 30cm au-dessus deux autres pitons : bizarre, bizarre… Je mousquetonne le tout, les deux du haut bougent, bizarre, bizarre… Au-dessus il y a un pas d’escalade qui ressemble à tout sauf à du 3c, ça ne devait pas être le bon itinéraire. Peu importe, après ce ressaut un sentier sur la droite nous permettra de contourner les deux longueurs suivantes en III/II sur du rocher un peu craignos. Une dernière longueur en II et en bon rocher pour une fois nous amènent enfin au pied de l’arête sud-ouest de la Croix.

 

 

L’arête sud-ouest de la Croix

 

La première longueur est une belle dalle sur l’éperon d’une arête faiblement marquée. Il y a deux pitons aux endroits-clefs. Le 1er relais se fait sur une écaille idéale. La longueur suivante est la longueur-clef en quelque sorte, c’est la plus raide, il n’y a que deux pitons placés assez haut. Il faut remonter une fissure-cheminée et utiliser les coinceurs dans les fissures et les sangles autour des arbres. Le deuxième relais se fait sur un arbre (pas la branche morte qui bouge à côté !!) et avec un piton très souple. Pour la troisième et dernière longueur, il me semble qu’il y a plusieurs possibilités, j’ai trouvé un piton dans une fissure mais après je me suis décalé sur la gauche (ma passion pour les arbres et autres branches mortes…) et l’on débouche au niveau de la voie noire quelques mètres sous la Croix de Provence.  

Au sommet la vue ne porte pas très loin en raison de la brume, mais nous contemplons tout de même ces paysages provençaux pendant une bonne pause avant de redescendre au parking pour la tombée de la nuit.

Il restera de cette journée une superbe escalade sous la Croix de Provence qui se voit de loin. Ce n’est sûrement pas la dernière…